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Les problèmes de l’école – Et si nous sommes tous responsables ?

Il est fréquent dans le milieu scolaire sénégalais de voir chaque partie ou acteur en train de revendiquer ses « droits » sans jamais penser à ses devoirs. Et dans ce cas, nous pensons tous être victimes du système ou de l’action de l’autre. Alors qu’en réalité, nous avons tous fui nos responsabilités, pensant que le mal c’est l’autre. Pourtant si chacun respectait ses devoirs et engagements, personne ne verra ses droits bafoués. Car nos droits et nos devoirs ne s’opposent pas, mais ils se complètent.

L’élément dangereux de ce dysfonctionnement est la fuite de responsabilité : L’Etat, acteur principal pense que cette chute non contrôlée du niveau scolaire est le résultat de l’enseignant et de ses grèves. Pourtant, les résultats du Bac 2017 n’ont pas été les meilleurs malgré l’absence de perturbations majeures. Autoritaire qu’il se dit, est-il à la hauteur de ses engagements envers le peuple scolaire. Qui est l’instituteur ou l’enseignant mis dans les salles ? L’a-t-il suffisamment formé ? Lui a-t-il mis dans les conditions de former, d’encadrer, d’éduquer et de corriger l’enfant ? Nous  vous laissons regarder autour de vous pour la réponse.

Pendant ce temps, parlons de l’enseignant ! Appelez-le « instituteur », « professeur », « maîtres », … l’essentiel c’est qu’il enseigne et que ce métier qu’il exerce n’est pas donné à n’importe qui. Monsieur ou Madame, nous savons bel et bien que ce métier est noble et que nous devons toujours vous rendre hommage. Mais n’oubliez pas que c’est un pacte que vous avez signé avec  la société. Le choix de ce métier vous oblige à respecter le quantum horaire. Ces mêmes lois qui vous donnent le droit d’aller en grève ont d’abord accordé à l’élève le droit absolu à l’éducation. En plus de l’enseignement, vous devez également éduquer, corriger et former ce citoyen de demain qui vous a été confié par ses parents. Trouvez-vous logique, qu’à chaque fois que vous vous affrontez avec l’Etat, ce sont les élèves qui paient les dégâts ?

Quant aux parents, il semble qu’ils ont totalement oublié leur partie dans l’épisode. Nous osons vous le dire aujourd’hui ! Papa, Maman, l’éducation des élèves commence à la maison, dans le foyer. Vous ne pouvez pas toujours accuser leurs enseignants ou l’Etat tout en ayant les bras croisés. Vous avez le devoir de savoir ce que font vos filles et filles à l’école, vous devez leur suivre, suivre leurs résultats, s’enquérir de la situation de leurs enseignants. C’est dommage qu’au Sénégal, il faut convoquer un parent pour le voir à l’école (Et il risque de déléguer son rendez-vous à un autre). Pourtant quand il y a de mauvais résultats, ils accusent directement les autres et ne tardent pas à donner raison à leurs fils devant leurs propres enseignants. Ce qui pousse l’apprenant à manquer du respect à son chef.

Article a lire:  "Mes chroniques d'écrivaine" du 29 Décembre 2017

L’élève qui nous lit jusqu’ici pense peut-être qu’il est la victime « légale ». Pas dans toute la situation. L’élève sénégalais n’apprend plus, ne s’intéresse presque pas aux études, mais il veut coûte que coûte avoir de bons résultats, des diplômes et être employé. Que c’est paradoxal ! Ce même élève ose aujourd’hui juger (pour ne pas dire inspecter) son enseignant, lui manquer du respect sous le couvert complice de son parent, sans que rien lui arrive comme sanction.

La vérité, osons la dire : chacun se dit être victime du système, mais en réalité, nous sommes victimes de nous-mêmes, car ce système, c’est nous. Enlevons de ce système, l’Etat, l’Enseignant, l’élève et son parent et voyons de quoi ou de qui nous sommes victimes. Vous comprenez que pour changer le système, chacun des acteurs doit changer et ce changement doit commencer dès maintenant car son effet ne sera pas immédiat !

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