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Élection de représentativité : 32 syndicats d’enseignants en compétition ce 26 avril

Les élections de représentativité syndicale dans le secteur public de l’Education et de la Formation se tiendront, le 26 avril 2017, un jour ouvrable, sur toute l’étendue du territoire national. Pour les syndicats d’enseignants, c’est une élection à double enjeu. La représentation pour participer aux négociations et la représentativité sur le fichier électoral enseignant. Pour une première, c’est déjà mal parti pour des élections transparentes. Car des voix s’élèvent déjà pour signaler quelques dysfonctionnements qui pourraient entacher les résultats finaux. Les syndicats d’enseignants qui doutent de la fiabilité du fichier électoral, émettent des réserves sur le seuil de 10% retenu, sur arrêté, par le ministre du Travail et invitent le gouvernement à élargir la carte électorale.

OUMAR WALY ZOUMAROU, COORDINATEUR DU GCSE : «Le fichier électoral n’est pas prêt»

Chaque organisation bat campagne de son côté. Mais cela n’enlève en rien cette grande coalition que nous avons mise sur pied, d’autant plus que son objectif est d’avoir une unité d’action durant les moments de lutte. Toutes les organisations membres de notre cadre sont sur le terrain pour battre campagne. Le fichier électoral n’est pas prêt pour une bonne tenue des élections de représentativité. Nous avons comme l’impression que le gouvernement, notamment le ministre du travail, est en train de tout mettre en œuvre pour que les élections ne se tiennent pas correctement. Pour que certaines organisations ne puissent pas bénéficier des suffrages de leurs militantes et militants. On ne peut pas également comprendre que le gouvernement ait des difficultés pour sortir un fichier électoral fiable, alors que les enseignants qui sont clairement identifiés sont payés avec des fichiers que tout le monde maîtrise.
Tout est mis en œuvre pour brouiller les cartes, pour que certains enseignants ne puissent participer à ces élections. Le seuil de représentativité, notamment les 10% retenus, est une tentative de museler certaines organisations syndicales. C’est peine perdue, car, les organisations qui leur sont favorables dans leur quasi-totalité ne peuvent pas faire plus de 10% l’électorat. A moins qu’elles ne volent ou trichent ».

MAMADOU LAMINE DIANTE, MEMBRE DU SAEMSS : La cacophonie va continuer

«Nous avions tous senti le besoin et la nécessité de rationnaliser la table de négociations. Le système éducatif avait trop souffert de ces surenchères de la part des syndicats qui n’existent que de nom. Pour éviter cette cacophonie, il faut que l’ensemble des syndicats puissent accepter d’aller se peser à travers ces élections. Le ministère du Travail doit jouer à fond la carte de la transparence pour éviter des suspicions et des contestations inutiles. Il convient par ailleurs d’attirer l’attention de toutes les parties prenantes sur les dispositions de l’arrêté organisant les élections. A notre avis, il y a un vide juridique. L’arrêté pris par Mansour Sy n’a pas tenu compte de la demande des fédérations d’enseignants. Si des syndicats n’atteindraient pas le taux fatidique de 10%, de se réunir en Cadre ou en Fédération pour atteindre le seuil de pourcentage retenu, il n’y a pas de raison que l’Etat ne les accepte pas autour de la table de concertation. Dans l’arrêté, il s’agit de compétition entre syndicats légalement constitués. Il va falloir prendre les dispositions en revenant sur ledit arrêté pour dire, en réalité, qu’on exclut toute possibilité de cumul de voix à travers des fédérations au lendemain de l’élection. Tout le monde pourra se retrouver autour de la table. La cacophonie va continuer. J’invite les camarades à travailler davantage pour convaincre les enseignants à se rendre massivement, le 26 avril 2017, aux urnes. Le principal challenge est le taux de participation.

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SOULEYMANE DIALLO, SG DU SELS : «Les enseignants en détachement ne sont pas dans le fichier»

«Nous sommes en plein dans les préparatifs. C’est la première fois que de telles élections sont organisées dans le secteur de l’éducation. C’est une motivation supplémentaire pour nous. Une très bonne expérience pour le système éducatif qui en a besoin. Je pense qu’il faut aller vers ces élections pour améliorer la qualité du dialogue dans le système de l’éducation.

Le seuil de représentativité fixé à 10% est acceptable. L’objectif du gouvernement est de rationnaliser la table des négociations. Moins d’interlocuteurs autour de la table des négociations. Ce qui permet, certes, d’améliorer la qualité du dialogue, mais nous pensons que ces élections doivent aller au-delà de la table de négociation. Je pense qu’il va falloir que les enseignants sachent qui représente quoi et qui doit parler au nom des enseignants.

Le ministère du travail a corrigé et envoyé le fichier. Toutefois, il faut souligner que le logiciel Mirador ne suffit pas. Il ne peut être qu’un instrument mais pas l’unique. Tous les enseignants n’y figurent pas. Le meilleur fichier est celui qui est au niveau des Inspections d’académie. Néanmoins, il y a beaucoup de manquements. Beaucoup d’enseignants qui sont en détachement, notamment dans les autres départements ministériels, ne figurent pas dans le fichier.
En plus la question de la carte électorale se pose avec acuité. Nous avons demandé à l’administration d’augmenter les bureaux de vote. Il faudrait qu’ils soient accessibles pour permettre aux enseignants d’aller voter. La faible présence des bureaux de vote peut contribuer à rendre le taux d’abstention ou de non-participation élevé. L’objectif visé dans ces élections est de permettre à tout enseignant de participer à ces élections ».

AWA WADE, SG UDEN : «Le gouvernement veut nous asphyxier»

« Le gouvernement semble vouloir nous asphyxier. Nous courons derrière nos check-off du mois de janvier. Jusqu’à présent rien n’est encore fait, malgré les assurances du ministère de l’éducation nationale. Il y a d’autres check-off, notamment celui du mois de novembre que le trésor n’a pas toujours réglé. Il nous doit deux check-off pour le corps émergent. Ce qui ne nous facilite pas les préparatifs de la campagne. En plus de cela, nous avons eu à fustiger le premier fichier électoral. Désormais nous avons un fichier acceptable après quelques démarches. Nous avons constaté une nette amélioration du fichier. De façon consensuelle, nous sommes d’accord sur un seuil de représentativité de 10% des suffrages valablement exprimés. Toutefois, faudrait-il le signaler, Uden est un syndicat d’ordre général. Ce qui pose la question relative aux différents collèges où nous sommes lésés. Pour ce qui est de la carte électorale, on n’a pas encore les différentes propositions de la préfecture. Nous attendons les propositions des comités électoraux qui s’organisent autour des préfets pour permettre aux enseignants d’être dans les meilleures conditions ».

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ABDOU FATY, SG DU SELS/A : «Il reste la problématique de la carte électorale»

« Chaque organisation est sur le terrain. Nous avions constaté beaucoup de dysfonctionnements dans le fichier électoral. Quelques rectificatifs ont été apportés. Il reste la problématique de la carte électorale, d’autant que ces élections se tiendront à un jour ouvrable. Par conséquent, nous devons avoir beaucoup de bureaux de vote proches des enseignants. Certains ne feront pas 35 kilomètres pour aller voter. Nous lançons un appel au gouvernement pour beaucoup plus de votes. Le seuil de représentativité est raisonnable par rapport au nombre d’enseignants appelé au vote. Ces élections sont d’un enjeu majeur. On nous a toujours jeté l’opprobre en disant qu’il y a beaucoup de mercenaires syndicaux. Ces élections permettront d’avoir des organisations syndicales crédibles. Un leadership fort pour discuter avec le gouvernement sur des bases claires.  Le Mirador a montré ses limites. Beaucoup de choses sont à faire pour une mise à jour du fichier. Ce qui a été fait.

Lequotidien

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